CONCERT CAROL’S COUSIN

Le 9 novembre 2013
Folk trapu, velu, touffu, la musique de Carol’s Cousin, projet solo porté par un Savoyard sensible, côtoie les grands espaces, des vallées du Montana aux bourrasques du Grand Canyon, de la douceur du lac Powell aux largeurs du Wyoming.

Le 19 Novembre évènement à L’Espace Carré d’Arts, concert de CAROL’S COUSIN à 20 H.

Proches des Etats-Unis, conçus en France, au pied du ballon d’Alsace, les mélodies et les textes personnels de ce grand voyageur forgent des images authentiques. Des reflets immédiats bâtis dans les terres reculées d’une Amérique imaginée, puis foulée de plein fouet, parcourue de bout en bout, sur les routes, en solitaire, de jour comme de nuit. C’était au milieu des années 1980, lorsque le jeune homme décide de découvrir le Nouveau Monde, avec pour seule partenaire de fortune une guitare protectrice, instrument qu’il ne quittera vraiment jamais. Cinq années promises à la multiplication d’expériences variées, formatrices. Tantôt chauffeur à New York, tantôt bûcheron à Denver…

Les activités s’enchaînent et le voyage, dense, prendra la forme d’un récit initiatique. Un récit qui, près de 30 ans plus tard, s’inscrit dans un disque à part, suite logique d’un parcours rythmé par l’introspection, la réflexion et l’admiration des grands espaces. D’immenses paysages naturellement imbriqués dans un ensemble conçu loin de la ville, au cœur d’une grange invraisemblable, aménagée en studio, au calme. Un contexte cher à son auteur, compositeur mais aussi interprète, remarqué aux Francofolies de la Rochelle, en 2012, avant de participer au festival Génériq, qui sillonne la France, et de faire des premières parties remarquables, dont celles de Jean-Louis Murat, en 2013.

Un aboutissement pour ce féru de musique, adepte d’instruments empreints d’histoire. Un rêve de gamin concrétisé par une rencontre importante, alors que le musicien participe aux sélections régionales du Printemps de Bourges ; ou lorsqu’une œuvre intime et prenante rencontre une oreille attentive. Cet amour des belles rencontres – cette volonté chevillée au corps de vivre de sa passion – Carol’s Cousin le traduit dans un répertoire principalement anglophone fort d’une centaine de morceaux. Une singularité et une sincérité qui transpirent frontalement tout au long de « No », son premier album émouvant : de Barfly, ouverture douce et rocailleuse à In My Streets, aux accents bluesy, intense moment où l’Americana chérie de ce trappeur investi reprend la main ; de Chase, immense passage folk rock, proche des Black Keys, à Let The Music Play, ultime instant où le timbre inimitable de son chanteur renvoie aux plus belles ballades de Johnny Cash ; un artiste important pour celui qui aime à citer l’Australien Nick Cave, le Sud-Africain Dave Matthews ou les Californiens Crosby, Stills, Nash & Young. Des références profondes pour un poète à part ; dont les racines se confondent dans un parcours atypique. Un itinéraire passionnant où les anecdotes et les histoires se bousculent et se racontent. « No » concentre plus qu’une tranche de vie ; il rassemble les éclats d’une vie toute entière façonnée par d’invraisemblables échanges, de vives rencontres, des instants difficiles et d’autres plus joyeux. Comme le témoignage indiscutablement courageux d’un homme adepte des nouveaux départs ; prêt à partager avec le plus grand nombre une expérience folk, multiple, tendre, vivace et par-dessus tout inédite.

Romain Lejeune / Les Inrocks

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